Alden & Malik

Mais qu’est-ce qu’il lui avait pris ? Quelle mouche l’avait piquée ? Il n’avait rien à faire là, et il en avait parfaitement conscience. Ce monde était aux antipodes du sien, et il s’était senti de trop dès le moment où il y avait mis les pieds. Habitué à passer inaperçu, désireux de respecter la partie du Credo qui l’incitait à la discrétion, il se sentait cette fois trop visible, trop en décalage avec le décor dans lequel il n’avait aucune chance de se fondre. Si en apparence son pas était sûr et son expression neutre, à l’intérieur, c’était une toute autre histoire. Chaque seconde lui faisait prendre un peu plus conscience de l’absurdité de la situation, de l’impulsivité de son geste, et à chaque seconde il avait un peu plus envie de faire marche arrière. Mais un Assassin ne reculait pas devant l’adversité et il n’aurait pas pu voir son reflet dans un miroir s’il avait fui à la première difficulté venue. Il n’était simplement pas habitué à ce genre de difficultés là. Malik était quelqu’un de sage et de raisonné, il agissait toujours en accord avec ses valeurs et avait un certain recul sur lui-même qui lui permettait de s’analyser avec sévérité, mais justesse. Il savait qui il était, ce qu’il faisait. Mais là ? Il aurait été bien en peine d’expliquer sa démarche. Curiosité ? Oui, certainement, mais pas que. Instinct de protection envers son ami ? Non, Altaïr n’avait clairement pas besoin d’un ange gardien et très franchement, il suffisait d’un coup d’œil alentour pour comprendre que ce n’était pas un personnage d’Harvest Moon qui allait lui faire du mal, de quelle que façon que ce soit. De la jalousie, alors ? Il touchait peut-être là le cœur du problème, même si sa raison protestait avec force. Jaloux ? De quoi donc ? Non, c’était ridicule. Il ne connaissait même pas ce fermier. Tout ce qu’il savait de lui, c’était que depuis peu il passait beaucoup de temps avec Altaïr et qu’ils semblaient très proches. Trop proches ? Le visage de Malik s’assombrit à cette pensée. Absurde. Il se fichait bien de savoir avec qui Altaïr traînait, et puis il n’était pas le seul, l’Assassin était en fait assez apprécié dans la gare. Il n’avait cependant jamais ressenti le besoin d’aller parler à ses autres connaissances auparavant.
Les Assassins étaient bien souvent assez solitaires de par la nature secrète de leur fraternité, et pour Malik, il n’y avait longtemps eu que Kadar qui comptait. Il avait haï Altaïr avec force, et ainsi tous ses admirateurs, ce qui désignait presque la globalité de leur confrérie, son frère y compris. Ça, et son ton sarcastique ne lui avaient pas attiré que des amis ; il avait donc appris à s’en passer. Aujourd’hui encore, il ne ressentait pas de réel besoin de socialiser. Il n’éprouvait qu’un vague intérêt pour les autres jeux, et ne se mêlait que très peu aux personnages qui vaquaient dans la gare. Sa présence dans ce jeu qui lui était complètement étranger ressemblait presque à un bug tellement cela paraissait incongru. C’était d’ailleurs sa première expérience du genre. Il connaissait les règles. Entrer dans un jeu qui n’était pas le sien pouvait être dangereux, voire fatal. Non pas que Malik fut très inquiet. Ce monde ne lui paraissait pas franchement agressif (sauf pour les yeux, nota-t-il mentalement, peu habitué aux couleurs vives), et il venait en paix. Constat intéressant, il semblait que dans les autres jeux, son chara-design était celui qu’il arborait au début du sien, s’ajustant probablement sur son apparence dans la gare… autrement dit, il avait deux bras, et sa tenue d’Assassin, ce qui n’était pas pour lui déplaire. En revanche, et il en avait conscience, cela risquait de le rendre plus identifiable comme étant Altaïr, aussi avait-il abaissé sa capuche à regrets.

Il était à présent arrivé devant ce qu’il présumait être la maison du fermier – quel était son nom, déjà ? Allen ? Non,  Allen n’était pas un personnage aussi avenant. Alden, voilà. Bon sang, il connaissait à peine son prénom. Figé devant la porte, il se sentit plus idiot que jamais. Il n’avait rien préparé. Qu’allait-il dire, une fois face au bonhomme ? Il était encore temps de reculer. Au lieu de quoi, sa main se leva d’elle-même et frappa le bois de la porte. Il n’eut pas à attendre bien longtemps : elle s’ouvrit bientôt à la volée, révélant un jeune homme blond au sourire moqueur :

«  Oh allez fais pas la tête ! Le cheval était lancé et puis, tu regardais pas où tu mettais les pieds aussi ! »

Clairement, ce n’était pas lui qu’il s’attendait à voir, et Malik ne pouvait s’en offusquer. Il était probablement plus surpris de se tenir sur ce seuil qu’Alden lui-même. Laissant au fermier le temps de réaliser son erreur, il resta silencieux, conservant un parfait sang froid malgré sa confusion. Il nota sans faillir le changement sur le visage de son interlocuteur, les sourcils froncés, le regard évaluateur, la main sur la poignée, prêt à refermer la porte.

«  Bonsoir... Que puis-je faire pour vous ? »

Le ton était poli, mais pas réellement chaleureux. Il était suspicieux. Il y avait probablement de quoi. Sans faire un geste pour s’inviter dans sa maison, Malik répondit avec calme mais hésitation :

« Je suis un ami d’Altaïr, je voulais simplement… » Il s’interrompit, réfléchit, puis soupira, ne sachant comment finir cette phrase. « Je ne sais pas ce que je voulais, en fait. Parler, je suppose. Si vous voulez bien me laisser entrer. Je peux laisser mes armes sur le pallier, si c’est nécessaire. »

Il aurait préféré ne pas avoir à le faire, mais c’était un sacrifice auquel il consentait si cela pouvait permettre à Alden de se détendre. C’était sans mentionner que doté d’un seul bras il connaissait encore au moins une bonne vingtaine de façons de tuer efficacement quelqu’un, alors avec deux, et à sa portée tout l’attirail que comportait la maison du fermier, il n’était pas réellement sans danger, désarmé ou non. Mais il n’était pas venu pour ça, et de toute façon, Alden était dans son jeu, ce qui signifiait que, contrairement à lui, il reviendrait à la vie au premier Game Over. Et surtout, un Assassin ne versait jamais le sang d’un innocent. Il écarta légèrement les mains pour appuyer son offre et exprimer ses intentions pacifiques, évaluant la réaction du blondinet des yeux. Cette visite n’avait déjà rien de facile, il aurait préféré, si c’était possible, qu’elle se déroule sans encombres.

Alden & Malik

Il était facile de voir que la confiance d’Alden n’était pas gagnée, ce qui pour Malik était plus une bonne chose qu’une mauvaise : cela prouvait au moins qu’il avait de la jugeote. Et très franchement, si les rôles avaient été inversés, il n’aurait probablement pas été très rassuré non plus. En vérité, et en dépit du fait qu’Alden ne dégageait rien de très menaçant, il se méfiait de lui également. Il savait qu’il ne fallait pas se fier aux apparences, particulièrement lorsqu’il s’agissait de jeux-vidéos (il suffisait de voir ce dont était capable un petit plombier italien à salopette rouge), et son amitié (ou quoique ce fut qu’il partageât avec Altaïr) semblait trop improbable pour ne pas cacher quelque chose. Il était là pour en avoir le cœur net, après tout.

Le blondinet changea légèrement d’attitude en entendant le nom de son ami, se détendant quelque peu, mais la suspicion restait clairement de mise. Malik attendit patiemment, sans faire un geste, l’expression parfaitement neutre, qu’il l’invite à entrer, ce qu’il fit en lui indiquant la voie.

« Entrez. Et gardez vos armes, je ne me sens nullement menacé. Tout va bien j’espère... il n’est rien arrivé à Altaïr ? »

Nullement menacé ? Certes, il n’avait rien à craindre de Malik pour le moment (ne jamais dire jamais), mais ses gestes restaient trop dictés par la politesse plus que par la sympathie pour être totalement dépourvus de crainte à son égard. Heureusement pour lui, le Rafik ne s’était pas réellement attendu à être reçu chaleureusement et ne fut donc pas décontenancé par l’atmosphère un peu tendue qui régnait entre eux, ses propres hésitations d’un côté, et la perplexité d’Alden de l’autre.

« Merci », répondit-il aussitôt, ne laissant pas une chance au blond de changer d’avis alors qu’il pénétrait dans la petite maison, scrutant ce qui l’entourait avec intérêt mais discrétion. « Altaïr se porte bien, ne vous en faites pas, » ajouta-t-il sobrement.

Il se doutait bien que la question avait été plus machinale qu’autre chose : si Altaïr avait un problème, Malik ne se serait certainement pas rendu ici ; il aurait été à ses côtés, cela tenait pour lui de l’évidence. Tandis que le fermier l’abandonnait un instant pour se rendre dans sa cuisine, il s’assit et fit un rapide état des lieux du regard, ne touchant rien, conscient une fois de plus du fait qu’il n’avait rien à faire ici et que sa présence détonait violemment avec le décor. L’endroit, pour commencer, lui semblait adapté à des tailles plus petites que la sienne. Les couleurs étaient trop vives, le design, trop enfantin à son goût. Il était bien loin de son bureau au cœur de Jérusalem et se surprit une fois de plus à regretter ne pas y être sagement resté.

Alden ne tarda pas à revenir avec deux tasses de thé dans les mains, apparemment décidé à jouer les parfaits hôtes de maison en dépit des circonstances. Malik aurait pu y soupçonner un quelconque danger, mais il doutait franchement que quelque chose comme du poison traîne dans sa cuisine, et puis, il était venu armé, cela les mettait à un pied d’égalité, d’une certaine façon. Même s’il avait plus à y perdre que le blond : il pouvait mourir ici, après tout.

« Je ne vous cache pas que je ne m’attendais pas à ce qu’un ... ami ... d’Altaïr vienne un jour frapper à ma porte. Nous avons souvent discuté de ce métier que vous exercez et je suis surpris de vous croiser dans mon univers. »

L’Assassin hocha la tête avec compréhension. Au fond, même si les Assassins étaient les héros de leur franchise, les « gentils » pour employer des termes assez manichéens, il n’empêchait qu’ils avaient une façon de procéder particulière. Après tout, quand on avait une confrérie qui portait le nom d’Assassins, il y avait déà de quoi être inquiet. Et pourtant, ils avaient plus de principes que bien des héros en apparence plus inoffensifs. Il s’apprêtait à le lui faire savoir lorsque le fermier reprit :

« Altaïr sait que vous êtes ici ? »

Le visage de Malik s’assombrit légèrement. Il allait au cœur du sujet, avec cette question. Le fermier était plus perceptif qu’il n’y paraissait. Ça, ou bien il cherchait à s’assurer qu’il avait des solutions de secours. Malik se pencha pour prendre la tasse de thé entre ses mains. Au moins une boisson qui ne risquait pas de le dépayser de son univers, même si, rien qu’à l’odeur, il pouvait deviner qu’il n’aurait pas ce goût épicé caractéristique aux thés orientaux. Le serrant entre ses mains (ses mains, c’était toujours un plaisir à part entière d’y mettre un pluriel) sans le porter à ses lèvres, il resta silencieux un instant avant de répondre en toute sincérité :

« Non. Et j’aimerais autant que cela reste entre nous, si possible. »

Il releva des yeux perçants vers Alden, tout cherchant ses mots : le fermier cherchait encore, à travers ces questions, à déterminer le but de sa visite. Il allait bien falloir qu’il en vienne aux faits, autant s’en débarrasser tout de suite.

« La raison de ma visite va sûrement vous paraître étrange, et peut-être bien déplacée, mais si cela peut vous rassurer, j’en suis le premier surpris. Ce n’est pas dans mon… habitude de faire ce genre de chose. En vérité… j’aimerais connaître la nature exacte de votre relation avec Altaïr. »

Voilà, c’était dit. Et il se sentait encore plus idiot à présent que les dés étaient jetés, plus incertain aussi : avait-il vraiment envie de savoir ? Et pourquoi diable en aurait-il envie ? Cela ne le regardait absolument pas. Qu’aurait pensé Altaïr de sa démarche ? Il savait que dans le cas inverse, il aurait probablement été furieux, et à raison. Se relevant soudainement en reposant sa tasse, il ajouta hâtivement :

« Non, oubliez ça. C’était idiot de venir, pardonnez mon intrusion… »

Malgré ses mots et son envie pressante de partir, il resta figé là, une part de lui attendant la réponse malgré tout. Après tout, s’il était allé jusque là, pourquoi ne pas faire les choses jusqu’au bout ? Il n’avait plus grand-chose à perdre. Il soupira fébrilement, commençant à faire les cent pas dans la pièce. Il y avait clairement quelque chose qui allait au-delà de toute cette histoire, quelque chose qui ne concernait que lui et le rendait clairement nerveux, mais il était incapable de savoir quoi. Peut-être qu’il se faisait des idées et que c’était le fait de se retrouver dans ce jeu aux antipodes du sien qui le mettait dans ses états – ce qui semblait cependant peu probable étant donné le self control dont il faisait habituellement preuve. Non, il y avait quelque chose, quelque chose qui lui échappait depuis quelque temps déjà, et ça le rendait progressivement fou, même s’il faisait bonne figure face à Altaïr.

Serrant les dents, il finit par se figer, passant une main sur son crâne avant d’énoncer avec lenteur et un certain sentiment d’humiliation (pourquoi était-il venu, pourquoi ?) :

« Je suis désolé. Je ne suis pas au mieux de ma forme en ce moment. »

Alden & Malik

La nervosité n’était pas un sentiment auquel Malik était souvent confronté, et à y être exposé ainsi, il n’était pas difficile de comprendre pourquoi il s’en passait bien. Cela ne lui ressemblait pas, rien de tout ce qui se passait ne lui ressemblait en vérité, et il détestait cette perte de contrôle sur lui-même qui lui était si chère en tant qu’Assassin. Tout était une question de maîtrise ; sans elle, ils devenaient plus prompts à faire des erreurs, plus prompts à se faire arrêter… et attraper. Si Altaïr était fonceur (et cela leur avait coûté cher aussi, il ne risquait pas de l’oublier), Malik était habituellement plus réfléchi. Des deux, il n’était pas celui qu’on s’attendait à voir une impulsion aussi sotte et ridicule que celle qui l’avait poussé à frapper à la porte du fermer. Fermier dont il sentait toujours le scepticisme, encore qu’il fut assez diplomate (et préoccupé) pour ne pas le faire remarquer. Il se demandait ce qu’Altaïr avait bien pu lui présenter de leur monde pour qu’il le redoute ainsi, mais en vérité, il ne pouvait pas vraiment le blâmer. A vrai dire, il réagissait même plutôt bien considérant combien leurs jeux respectifs étaient opposés, et nul doute que sans Altaïr l’entrevue ne se serait pas déroulée ainsi. Mais sans Altaïr, il n’y aurait pas eu d’entrevue du tout, aussi.

Sentant le regard du blondinet sur lui, plus déconcerté que jamais et peut-être même un brin agacé (Malik l’aurait été à moins si quelqu’un était venu s’introduire chez lui pour lui demander des comptes à rendre sur sa relation avec Altaïr), il maudit sa raison qui lui avait fait défaut en laissant ses pas le guider jusque là et chercha une façon de régler tout ça sans achever de se couvrir de ridicule et de préfère, au plus vite. Il fallait qu’il parte, mais il ne pouvait pas quitter les lieux comme ça après une telle entrée en scène, surtout si Alden en touchait un mot à Altaïr, il n’en verrait pas le bout, il le savait. Autant aller se terrer directement dans un lopin de Jérusalem où personne ne le trouverait… personne, sauf celui qu’il voulait fuir, évidemment – damné soit Altaïr et sa vision d’Aigle.

« Il est vrai qu’Altaïr et moi sommes devenus proches depuis peu. Cela dit, je ne vois pas réellement en quoi cela vous perturbe... ou même, en quoi cela vous concerne, à vrai dire... »

Il avait raison, bien sûr. Et il était encore diplomate dans sa façon de lui dire de se mêler de ses affaires. Le regard de l’Assassin s’assombrit ; il n’avait pas d’explications, aucune justification valide à lui donner, encore aurait-il fallu pour cela comprendre lui-même ce qu’il se passait, et s’il le savait, il ne serait probablement pas là. Il se doutait qu’aux yeux d’Alden, il devait paraître pour un rustre qui s’imposait chez lui alors qu’il aurait dû commencer par concerter le principal concerné : Altaïr. Agir dans le dos des gens ne lui ressemblait pas (bon, sauf peut-être lorsqu’il s’agissait de planter un poignard, et encore, ce n’était jamais très noble, même si certains ne méritaient pas mieux que ça). Cependant, sa réponse le laissa plus tourmenté que jamais, n’infirmant ni ne confirmant rien, le laissant dans le doute. S’il n’avait rien à cacher, il se serait sûrement empressé de le dire, surtout agité qu’il était en la présence d’un Assassin… non ? Non ?

« Écoutez, je crains de ne pas saisir la cause de votre venue. J’aimerais donc arrêter de prendre des gants : pourquoi êtes-vous là ? Que cherchez-vous à obtenir de moi qu’Altaïr ne puisse vous dire lui-même ? »

S’il devait lui reconnaître une chose, c’était qu’il était vif et allait droit au but. Un trait qu’il avait en commun avec Altaïr. Etait-ce pour cela qu’ils s’entendaient si bien ? S’entendaient-ils réellement si bien ? Ces questions, ces doutes le rendaient fou. Pourquoi cela l’intéressait-il soudainement ? Cela ne le regardait nullement, avec qui Altaïr faisait affaire, ou pourquoi. Qu’il voie moins son ami n’avait rien d’étonnant, ils passaient déjà tellement de temps ensemble ! Mais son comportement envers lui avait également changé. Est-ce que le fermier en était la cause ? Il était peut-être temps en effet de cesser de tourner en rond. Soupirant, calmé par sa décision prise, Malik retourna s’asseoir face à Alden, cherchant ses mots.

« Vous avez raison, bien sûr. Cela ne me concerne en rien, et ce n’est pas à vous que je devrais adresser ces questions. »

Il se passa une main sur le visage, le regard posé sur le contenu de sa tasse comme s’il présentait soudain un intérêt tout particulier.

« Je suppose que je vous dois au moins la vérité, mais pour être honnête, je ne sais pas moi-même ce que je fais ici. Altaïr… Altaïr se comporte différemment depuis peu, et pour une raison que j’ignore, cela me trouble. »

Malik était quelqu’un fait d’habitudes. La vie d’un Assassin n’était peut-être pas routinière mais les gestes, les rituels, étaient toujours les mêmes. Il n’avait connu qu’une seule existence avec l’enseignement d’Al Mualim, et les habitudes avaient la vie dure. Au fond, qu’un changement soudain et inexpliqué dans sa relation avec Altaïr le perturbe n’avait rien de très étrange, mais cela allait bien au-delà de ça, il le savait. Il voulait connaître le fin mot de l’histoire.

« C’est un ami qui m’est précieux », acheva-t-il, comme s’il s’agissait là d’une parfaite explication à son comportement.

Et peut-être bien était-ce le cas.

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