1165, Masyaf.

Malik, fils de Faheem Al-Sayf, voit le jour sous le ciel Syrien. A peine a-t-il ouvert les yeux qu’il est déjà prédestiné à recevoir de son père l’héritage et l’éducation des Assassins. De ce moment, et jusqu’à la fin, Malik ne connaîtra pas d’autre vie.

Dès son plus jeune âge, il suivit l’entraînement qui ferait de lui un parfait tueur : rapide, efficace et puissant, il apprit cependant très vite les trois règles d’or de la Confrérie. Rester discret, ne pas blesser les innocents, et surtout, ne jamais compromettre la Fraternité.
Il avait 7 ans lorsque Kadar, le second fils Al-Sayf, vit le jour, alors même que sa mère mourut en couches. Kadar était lui aussi voué à suivre les traces de leur père et à devenir Assassin, mais Malik se prit rapidement d’affection pour lui et décida donc de veiller sur son jeune frère et de le tenir autant que possible éloigné de tout danger, un objectif qui se renforça à la mort de leur père en mission, quelques années plus tard. Mais pour bien s’acquitter de cette tâche, il lui fallait devenir le meilleur Assassin, et Malik s’entraîna donc avec acharnement, mettant souvent son corps à rude épreuve, parfois tirant jusqu’au maximum de ses capacités, ce qui lui valut un jour de s’évanouir en plein combat d’entraînement et le força à deux semaines d’alitement - après quoi il apprit à se restreindre.

Il devint rapidement l’un des meilleurs Assassins, et à 26 ans, avait déjà atteint le rang le plus élevé dans la Confrérie après celui de Mentor, celui de Maître, et ainsi acquit la précieuse tunique blanche qui était réservée à l’élite. Mais quoiqu’il fasse, il ne put jamais devenir le meilleur, voué à la seconde place en dépit de tous ses efforts. Il aurait pu accepter cette place, déjà très honorable, si son rival avait été un autre qu’Altaïr Ibn-La’Ahad, un jeune homme arrogant et sans aucun respect envers les lois les plus chères de leur Credo, et malgré tout favori d’Al Mualim, le Mentor de leur guilde. Pire que ça, son propre frère, Kadar, nourrissait une admiration évidente et sans bornes pour celui qui était devenu peu à peu son rival. Jamais Malik ne l’aurait avoué, pas même sous la torture, mais la vérité était toute simple : il le jalousait. Purement et simplement. Et ne manquait ainsi jamais une occasion de lui lancer des piques, de le mettre au défi ou de le remettre à sa place. Mais ce qui n’était encore qu’une simple rivalité devait bientôt se muer haine…

1191, Jérusalem.

La plus importante des missions leur avait été confiée. A lui, Altaïr et Kadar, qui, bien que d’un rang inférieur au sien, était en passe de devenir un excellent Assassin lui aussi, même si Malik veillait toujours à ce que la guilde ne lui confie pas de missions trop risquées. Celle-ci ne devait pas poser de problèmes majeurs : sur le papier, elle était même d’une étonnante facilité. Il s’agissait d’infiltrer les mines du temple de Salomon afin d’y dérober la Pomme d’Eden, un artéfact ancien et puissant aux pouvoirs cachés. Nul besoin d’affronter qui que ce soit, il s’agissait d’être discret et efficace et toute confrontation pouvait être évitée. Mais rapidement, il devint évident qu’Altaïr avait décidé de n’en faire qu’à sa tête en dépit des reproches de Malik. Alors qu’ils touchaient au but, Robert de Sablé fit son apparition. Un Templier. Un ennemi. Et pas n’importe lequel. Malik tenta de l’en dissuader mais rien n’y fit : Altaïr passa à l’attaque et fut repoussé de force, laissant Kadar et Malik lutter seuls contre les chevaliers qui accompagnaient de Sablé. Bien que surpassés en nombre, Malik parvint à récupérer la Pomme d’Eden et à la ramener à Al Mualim, mais ce ne fut pas sans prix. Ce jour là, il perdit son cher frère, Kadar, qu’il avait pourtant juré de protéger, son bras gauche, qui ne pouvait qu’être amputé après les blessures subies, et ainsi, son rang d’Assassin actif.

Sa haine envers Altaïr était telle qu’il demanda à Al Mualim de le faire exécuter. Une vie pour une vie, cela lui semblait juste. Mais Altaïr restait envers et contre tout le favori du Mentor qui voyait trop de potentiel en lui pour le tuer, et se contenta de le rétrograder au rang de novice.
Malik, quant à lui, s’il n’avait pas perdu ses facultés d’Assassin, ne possédait plus la même efficacité avec un seul bras, surtout lorsqu’il s’agissait d’escalader des façades pour échapper aux gardes, et fut ainsi éloigné des champs de bataille, prenant le titre de Rafik : chef du bureau des Assassins de Jérusalem, sa mission se limitait désormais à servir d’informateur aux autres Assassins et à leur donner (ou non) la permission d’éliminer une cible. Si ses talents de cartographe furent mis au service de sa cause, l’épée en revanche dû quitter sa ceinture et il lui fallut troquer la tunique blanche pour la djellaba sombre des Rafik.

Il revit Altaïr peu de temps après, toujours aussi sûr de lui et rebelle, n’en faisant qu’à sa tête, et dût l’aider bien malgré lui, non sans lui lâcher quelques sarcasmes bien sentis au passage. Ce ne fut cependant pas leur seule confrontation. Les missions qu’Al Mualim lui avait confié pour regagner ses gallons le forcèrent plus d’une fois à retourner dans le bureau de Jérusalem, mais à sa grande surprise, Malik vit Altaïr changer peu à peu. Cela commença par simplement une remise en question, puis une certaine modestie : il apprit à ne plus ordonner mais à demander, à ne plus croire savoir mais à douter, et le Rafik ne put que se rendre à l’évidence : Altaïr n’était plus celui qui avait causé la mort de son frère de par son arrogance, son insouciance et son mépris des règles. Il ne pouvait continuer à haïr un homme qui n’existait plus. Altaïr vint le trouver après les funérailles de Majd Addin où il devait tuer de Sablé mais fut au lieu de ça confronté à une jeune femme qui avait pris son apparence. Il lui fit alors part de ses inquiétudes concernant Al Mualim et si Malik se montra sceptique, Altaïr le confronta à sa foi aveugle envers le crédo, le forçant à se remettre en question. Avant de partir, il s’excusa pour la première fois pour le fiasco du temple de Salomon et bien que le Rafik lui répondit en toute sérénité qu’il n’avait pas à se faire pardonner n’étant plus le même homme qu’alors, la partie de lui qui avait tant attendu ces excuses se sentit enfin en paix avec elle-même.

Décidant ainsi pour une fois de remettre en question sa foi en Al Mualim, il laissa Altaïr traquer de Sablé à Arsuf et retourna dans les mines de Salomon où il trouva le journal de de Sablé, qui faisait mention d’un fragment d’Eden retrouvé par dix Templiers… parmi lesquels Al Mualim. Convaincu de sa traîtrise, il se rendit aussitôt à Masyaf afin d’aider Altaïr à reprendre la forteresse, ce dernier affrontant Al Mualim tandis que Malik et les Assassins qui lui étaient restés fidèles se chargèrent de repousser les soldats afin de lui laisser le champ libre. L’issue de ce combat… et bien, elle dépend du joueur, pas vrai ? Pour connaître le reste, il vous faudra jouer aux suites ! Mais, concernant Malik Al-Sayf, ce fut là sa dernière apparition dans la saga.

De nos jours, arcade de jeux de Mr. Litwak.

Hors du jeu, il passe le plus clair de son temps avec Altaïr. Discret, il a du mal à se créer des liens avec les autres personnages et se mêle difficilement aux autres jeux, malgré ses efforts pour se montrer sociable. Il savoure le fait de récupérer son bras à chaque fois qu’il quitte son univers pour la gare centrale, même s’il le reperd après quelques minutes de jeu dès que l’arcade ouvre à nouveau, et en profite ainsi bien souvent pour défier Altaïr à l’escalade ou au combat à mains nues. Il fréquente souvent les boutiques d’antiquité et autres librairies pour s’instruire, et fait mine d’être ennuyé quand son frère d’armes traîne dans ces pattes, même si bien souvent, il cache un sourire derrière le dos d’un livre.

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