Moi le pixélisé

▲ NOM : Fairyness, nom de famille que je me suis auto-attribué du fait que les concepteurs ne m’en avait assigné aucun. Composé du mot Fairy, soit fée et du suffixe –ness comme dans... dragoness ou bien goddess ▲ PRÉNOM : Betilla the Great Fairy alias Betty ou Lila pour les intimes (a) ▲ ÂGE (du jeu) : 18 ans et pas une ride ! ▲ NOM DU JEU : la série des jeux Rayman ▲ MON STATUT : j’aide le héros dans sa quête, je lui confère tous ses pouvoirs, je suis une fée et en plus je me fais kidnapper par l’antagoniste dans le premier jeu, alors, indéniablement, je suis du côté des gentils, mes choux à la crème ! ▲ MON RANG : j’ai beau n’être classée qu’au rang de compagnon fidèle et attachant, je suis assez connue et j’espère appréciée ▲ MON METIER : vendeuse pour la boutique d'antiquité du quartier jeune, Aku-Aku ▲ MON AVATAR : Evan Rachel Wood

Ce qui te définit ▲ A première vue, je suis une jeune femme légère et plutôt calme. Oui, à première vue seulement. Si certains traits comme mon évidente générosité et ma bonne humeur communicative (sans oublier mon égo prépondérant) sont présents aussi bien dans la personnalité de mon personnage dans le jeu comme ma réelle personnalité, je possède une double face. J’affiche peut-être un large sourire, une mine décontracté et un côté enfantin innocent, je suis quelqu’un de réfléchi, bon, je vous l’accorde, opiniâtre et têtue, mais censée et ouverte d’esprit. Je suis néanmoins très secrète, j’ai une certaine habilité à masquer mes véritables émotions ou sentiments et je ne me confie qu’à de rare personnes bien qu’au fond de moi, je ne demande qu’à vider mon sac, mais je suis un peu une névrosée du contrôle, j’ai peur du changement, que la situation m’échappe, que tout ne dérape. Alors je souris, je ris et je vis, tout simplement ! On dit d’ailleurs que j’ai un humour plutôt décapant, mais il n’égalera jamais celui de Rayman Sinon que dire d’autre ? Je ne suis pas impulsive, mais plutôt impatiente. Je suis également extravertie et bavarde (parfois trop), je n’apprécie qu’à certains moments de me retrouver seule, c’est pourquoi je chéri les conversations longues même saugrenues, garder le contact avec ses proches est un excellent moyen pour rester de bonne humeur, testé et approuvé par Betilla ! Je suis une nature douce et donc paisible, je ne cherche pas les problèmes mais je suis toujours présente pour aider ceux qui tombent en plein d’dans. Je suis également curieuse et je m’intéresse à bien des choses sans vraiment les approfondir. Je ne suis pas naïve mais sensible et même si je ne le montre pas, mon petit cœur peut lui aussi avoir mal. Je ne suis pas revancharde pour autant même si je déteste qu’on me sous-estime ou qu’on marche sur mes plates-bandes. Ce n’est pas parce que j’ai une paire d’ailes fébriles et un chapeau de magicienne que je suis sans défense. Mais, d’un ordre général, je suis plutôt optimiste et je prends plaisir à croquer la vie à pleine dents !

Ce qu'il faut savoir ▲ Vous voulez que je vous décrive une journée complète et quotidienne ou bien vous énoncer seulement les grandes lignes et les petites anecdotes vous suffiraient ? La deuxième option vous dites ? C’est dommage, la première me tentait bien (a) bref, commençons donc, mes petits macarons saveur vanille et fleur d’oranger ! Pour commencer, je me mords la lèvre inférieure quand je réfléchi ou quand je suis vraiment nerveuse (en plus de rougir comme une pivoine, si vous voyez le genre). Sinon, dès que je me retrouve seule –ou même dans d’autre situations- et que je m’ennuie ou que je viens de commettre une petite boulette, je me mets à chantonner ou encore à me sermonner moi-même ; il est vrai que le volume de ma voix n’est alors pas très élevé, mais étrangement, il y a toujours quelqu’un pour remarquer que ça vient de moi Je suis assez gourmande également, j’adore me poser tranquillement dans un café ou même chez moi, savourer une bonne tasse de chocolat chaud légèrement parfumé à la cannelle et couvert de marshmallows ! Le tout accompagné de petits biscuits confectionnés par Cooking Mama et ses doigts de fées, of course. Je suis une grande enfant, de ce fait, j’aime bien jouer avec mes amis, que ce soit aux cartes comme à colin-maillard, le ridicule n’a encore tué personne après tout (et dans le cas contraire, je serais sans doute l’une des premières victimes). J’ajouterais aussi que je suis une amie de la nature –je vis pas dans la Forêt des Songes pour rien !- et des animaux, j’aime beaucoup me balader dans le parc Tétris comme dans les endroits verts et luxuriants des autres jeux, c’est calme, paisible, reposant ; mais je ne suis pas contre un peu de compagnie ! Cependant, je ne vais pas souvent en soirée comme au Golden Ring par exemple, je préfère passer mes « journées » à la gare avec mes amis proches ; je ne suis pas contre boire un verre mais je ne suis pas très familière des ambiances électriques ou des lieux un peu trop bondés. Mais c’est pas pour autant que je ne suis pas sociable, hein ! J’aime beaucoup faire de nouvelles rencontres, discuter, passer du temps avec ceux que j’aime ; je suis une amie plutôt fidèle et je sais bien garder les secrets, alors n’ayez craintes et aimez-moi ! /pan/

Des questions ?

CALIGARE, T'Y CROIS A CETTE HISTOIRE ? ▲ Les derniers évènements sont terrible, il n’y a aucun doute, deux jeux ont été touchés et pas les moins appréciés à ce que j’en crois ! Ces personnages désormais vagabond sont persuadé de l’existence de cette créature tout en pixels sombres, pour ma part, je ne préfère pas trop y penser. Si j’y crois ? Oui et non, c'est assez confus dans mon esprit. Je préfère penser qu’il y a une explication plus rationnelle à cela, mais, laquelle ? Certains clament que les personnages victimes sont devenus fous, mais la folie n’est ordinairement pas contagieuse. La peur l’est, dans tous les cas… En bref, ça reste une affaire à suivre et mon avis est plutôt mitigé sur la question, j'attends des preuves réelles pour choisir « mon camp ».
T'AS PEUR POUR TON JEU ? ▲ Qui n’a pas peur de voir son jeu être débranché ? Il y aurait plusieurs raisons possibles à cette perspective des plus terrifiantes, que ce soit un bug, un départ à la turbo, un manque de popularité tout comme un virus. J’en ai toujours eu un peu peur au fond, mais la série de nos jeux plaît au plus grand nombre et Mr Litwak a toujours veillé au bon fonctionnement de ceux-ci, alors, il n’y a pas tant de raisons de s’inquiéter. Si ?
ET SI UN JOUR T'AS PLUS TON JEU ? ▲ Est-ce que me morfondre et me lamenter seule dans un coin de la boutique d’antiquité à longueur de journée et ce jusqu’à en devenir déprimée et déprimante, ça compte ? Plus sérieusement, je ne saurais pas quoi faire, je prierais intérieurement et de toutes mes forces pour que quelqu’un dise ou fasse quelque chose dans l’arcade, qu’on remette le jeu sur pied. Je pense que pour tout personnage, son jeu, c’est le repère de base, un chez-soi, un monde qui nous est propre et qu’on ne veut quitter en aucun cas et je suis bien de l’avis de la majorité ; sans mon jeu je serais perdue.

« L’arcade ne va pas tarder à fermer… Ça doit être la dernière partie… » Songeai-je alors que j’étais debout immobile, dans l’attente que le joueur sélectionne la version du jeu qu’il souhaitait. Bien qu’aujourd’hui des joueurs assez maladroits se soient succédé, je ne présentais aucun signe de fatigue. Normal me direz-vous, je ne suis membrée que dans un des derniers opus, de ce fait, je n’ai pas à régénérer trente-six fois par niveau ; mes apparitions servent principalement à faire avancer la trame du jeu alors vous imaginez qu’en matière de dépense d’énergie… Finalement, le player one porta son choix sur le jeu Rayman 3 : Hoodlum Havoc. J’expirais profondément. Ce jeu ne requérait pas mon personnage, j’étais donc libre de vivoter dans ce monde pixélisé dans la mesure où je resterais cachée aux yeux du joueur. Je me mis à réfléchir un bref instant sans broncher pour autant. Je finis par décider de rendre une petite visite à Ly ; une consœur fée qui intervient dans le second opus et qui donc, était libre elle aussi à l’heure actuelle. Et puis, ça fait déjà quelque temps que je n’avais pas été dans l’arbre gigantesque qui abrite sa maison de même que je ne l’ai pas vu en dehors de la gare depuis quelques jours déjà. Je me mis donc en route, voletant au-dessus du sol comme toujours ; gagnant un peu plus de vitesse à chaque minute qui s’égrainait. Connaissant un tant soit peu Ly, elle devait être retournée chez elle, après tout, on est jamais aussi bien nulle part ailleurs que chez soi ! Bien que le monde de Rayman soit vaste, je ne tardais pas à arriver à destination. Je m’arrêtais quelques secondes, histoire de balayer mon regard sur toute l’immensité de cet arbre-maison. Mon chez-moi me parut soudain exigu, mais il faut dire que je m’y sens bien. Je lévitais en quelques sortes jusqu’au seuil de la porte et pris la peine de toquer légèrement avant d’entrer. Ly était également une fée, sauf que contrairement à moi, les concepteurs l’avaient constituée comme, eh bien, plus comme une humaine –bien qu’elle possède des oreilles d’elfes, une queue de la même couleur que ses cheveux et une allure plutôt féline. Elle ne possède pas non plus d’ailes mais l’habilité de s’élever dans l’air et jouait un peu mon rôle dans le second opus de la série. Je n’éprouve d’ailleurs aucune rancœur, pour moi, c’est une bonne amie, elle est plus terre-à-terre que moi et je sais qu’elle sera toujours opée pour une sortie entre filles. Lorsque je pénétrais dans sa demeure, je me retrouvais face à une Ly occupée à pratiquer son passe-temps favori : le jonglage. Néanmoins, quand elle m’aperçut et me reconnut, elle s’interrompit et vint me prendre dans ses bras (j’avais oublié de préciser que mes pieds touchaient à nouveau le sol ?). « Salut, Betty ! Comment tu vas ? Ça fait un bail ! Je voulais passer te voir justement un de ces quatre. » Commença-t-elle, sincère et souriante. Je lui rendis son sourire et une réponse : « Super et toi, Ly ? Je passais dans le coin, alors je me suis dit que je pourrais venir te voir. » Elle me répondit que c’était une bonne idée et d’un geste doux de la main me désigna le petit salon sur notre gauche : rien de mieux que de papoter autour d’un bon verre pour passer le temps selon Ly. J’acceptais volontiers et m’amusais à détailler son intérieur alors qu’elle était partie chercher de quoi nous abreuver. La maison avait été creusée à même le tronc de l’arbre, qui par la même occasion servait de murs, de toit, de sol, bref, c’était comme un petit écrin de bois. Au mur se trouvaient accrochés des tableaux, des dessins, des photographies, des fleurs et des plantes vertes ornaient bien des coins de la pièce et le fauteuil sur lequel j’étais lestement assise était moelleux et plus que confortable ! Ly revint vite, chargée d’un plateau sur lequel se trouvaient deux verres de ce qu’il me semblait être à première vue de la limonade et quelques biscuits. Je vous laisse deviner la suite, séance de partage des derniers potins, échange d’opinions sur la dernière collection printemps-été de chez Alex Kidd, proposition de sorties… Bref, des discussions de filles comme certains les nomme. Mais ce sont ces moments passés ensemble, ces souvenirs, ces relations qui m’aident à passer mes journées, les amis occupent une part importante de ma vie. « Oh, tiens, j’ai un truc qui me revient en tête ! Tu savais qu'on dit que c’est physiquement impossible de se lécher le coude ! » « On parie ? » proposais-je sur le ton du défi, une lueur d’amusement scintillant dans mes pupilles. D’un geste, je sortis une petite pièce ronde et dorée de ma poche après y avoir fouillé quelques instants et la présentait à mon interlocutrice. « Pile, je gagne et face, tu perds. » Ly me dévisagea tout en arquant un sourcil, l’air de dire « tu te fous de moi ou quoi ? » s’en pour autant s’empêcher d’afficher un petit sourire en coin. Après un long moment de silence, alors que je peinais à retenir un large sourire, l’intéressé m’interrogea sur le ton de l’ironie : « Betty… est-ce que tu sais que sous ta forme de personnage de jeux, tu n’as pas de coudes ? » Et là, je relâchai toute pression dans mes zygomatiques et me mis à pouffer en donnant un léger coup de poing dans le coude de mon amie –qui elle en possédant sous sa forme de fée. « C’est bien pour ça que j’ai lancé ce pari. » « Que je ne peux en aucun cas gagner qui plus est. » « Tu sais bien que j’ai toujours raison. » déclarai-je enfin. Eh oui, j’aime avoir raison, c’est indéniable. Bon, dans les situations sérieuses ou graves, je sais faire la part des choses ; mais d’un ordre général, que ce soit dans un ton humoristique ou non, je déteste avoir tort. Pire encore, je déteste devoir admettre que j’ai tort. Une tête de mule vous dites ? Pour moi et mon égo, je préfère le terme d’obstinée –ça en jette quand même plus, nan ?- mais sinon, je suis dans l’impossibilité de vous contredire cette fois-ci. Autre point sur lequel je dois sérieusement m’améliorer ? Je dirais la ponctualité. L’horloge pendue au mur affichait déjà bien plus que les horaires d’ouverture de l’arcade. Ils sembleraient que nous n’ayons pas entendu le signal de « fin de journée » au sommet de notre perchoir. Je quittai donc Ly en lui promettant de la retrouver plus tard et filait à la Game Central Station en passant avant chez moi, pour récupérer mon sac et enfiler une tenue plus pratique.



Effectivement, la gare centrale était déjà bondée et beaucoup devaient se préparer à leur seconde journée de travail. Ici, nous avions tous une apparence humaine aux traits similaires à notre design dans les jeux. Je ne perdais donc pas ma teinte cuivrée et flamboyante par laquelle on pouvait facilement me reconnaître. Je me trouvais donc dans le quartier âgé mais sans but précis. Je ne devais me rendre la boutique d’antiquité où je travaillais que dans trois bonnes heures ce qui me laissait un laps de temps libre conséquent. J’avais pensé à aller manger quelque chose ou bien faire du shopping, mais l’envie n’y était pas vraiment. Non. Ce dont j’avais vraiment envie, c’était d’aller le voir, lui. Les dernières parties étaient plutôt centrées sur les opus dans lesquelles que j’apparais malheureusement pas, de ce fait, je ne l’ai pas vu énormément dans le jeu aujourd’hui. Et puis, il devait s’ennuyer, seul comme ça à la réception de l’hôtel Kirby, je pourrais lui tenir compagnie un moment. Celui dont je parle, bien évidemment, c’est ce cher Rayman. C’est donc d’un pas décidé, agrippée à mon sac que je tournais à l’angle après la bibliothèque Sly Cooper et qu’en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, j’arrivais dans le quartier jeune où se trouvait le dit hôtel. Je jetai un dernier coup d’œil à mon reflet dans la vitrine d’un magasin, passait la main dans mes cheveux pour leur donner un peu de volume et remettait mon écharpe correctement en place avant de faire quelques mètres de plus et d’entrer dans le hall de l’hôtel, en essayant d’adopter une démarche décontractée et naturelle. Dès que je passais le seuil, Rayman se leva de sa chaise et me salua, comme un parfait gentleman. « Lila, hey, qu’est-ce que tu fais ici ? » Il n’y avait que lui pour me surnommer de la sorte, les autres devaient se contenter de Betty. Je lui souris timidement tandis que je m’approchais du comptoir pour finir par en faire le tour et m’y appuyer. « Je sais que tu t’ennuies ici, j’me suis dit que je pouvais te tenir compagnie. J’ai amené un jeu de cartes, si ça te branche. » Oui, je sais, c’est pas l’idée la plus brillante que j’ai jamais eu pour démarrer une conversation, mais il me semble que lui comme moi aimions passer du temps ensemble comme deux bons amis. « Evidemment que ça me branche. Attends, bouge pas. » Il se leva et se dirigea vers un petit salon adjacent au hall, sans doute pour y trouver une chaise. Lorsque ce fût chose faite, je me débarrassais de mes affaires, sortis le jeu de cartes et commençait à le mélanger. Mes victoires aux cartes dépendaient principalement du jeu à la base et de la chance, je ne triche jamais –ou presque - et Rayman est un bon adversaire, faut bien l’avouer. Nous restâmes quelques temps à jouer ainsi, enchaînant chacun victoire et défaite ; un moment de complicité à l’état brut. Puis, nous nous mîmes à discuter de tout et de rien, sans complication, sans altercations, sans interruption. Hormis une seule fois, où Rayman a dû s’occuper de clients, visiblement venu payer la note. Je l’observais attentivement, je détaillais chacun de ses gestes, j’avalais chacune de ses paroles, en silence. Même si dans mon esprit, la prospérité n’était pas de mise. J’avais soudainement envie de hurler. Hurler à m’en crever les tympans. Hurler si fort qu’il comprenne enfin tout ce qu’il représente pour moi. Qu’il comprenne que ses yeux sont les plus envoûtant, que cet air quelque peu blasé qu’il se donne m’attendri, que ce sourire qu’il m’offre me fait fondre, que sa tignasse brune vaut largement mieux que la blonde, que ses blagues qui paraissent aux autres tellement pouraves me font vraiment rire, que je partagerais volontiers une pizza avec lui, que je sais que je peux lui faire confiance, que j’aime nos moments de complicité seuls à seuls, que j’adore la façon la façon dont il ébouriffe ses cheveux d’un seul geste de la main, c’est terriblement sexy quand il combine ça à un petit sourire incertain, que j’aime sa façon de s’humecter les lèvres parfois avant qu’il ne parle, que j’aime ses expressions, que j’aime son rire même quand il résonne au loin, que j’aime me sentir bien et en sécurité avec lui. Bref, j’aimerais lui lancer à la figure ce que j’attends depuis tout ce temps, je voudrais lui dire enfin que je l’aime. Oui, j’aime Rayman. D’un amour vrai, fort et surtout secret. Et c’est à ce moment-là que toutes mes pulsions d’aveu se sont envolées, refoulées à l’intérieur de ma poitrine encore une fois. Si je lui disais tout ça, tout ce que je ressentais, qu’adviendrait-il de nous ? J’étais très attachée à cette profonde amitié qui nous liait tous deux. Nous étions complice, passions pas mal de temps ensemble et j’appréciais ces moments, c’était paisible, c’était simple. Mais je ne voulais pas tout perdre, tout saccager rien qu’en prononçant ces trois petits mots pourtant si lourd de sens. Ce n’est pas que j’ai peur du changement à proprement parler, mais j’ai surtout peur de ses conséquences, je crains qu’en changeant toute la routine qui s’était ancrée, les choses risqueraient de se dégrader. Je sais qu’il faut prendre des risques dans la vie, mais que se passerait-il dans l’éventualité où je vidai mon sac et où il ne partagerait pas mes sentiments ? Après tout, c’est le héros du jeu. Il sauve bien des personnes, c’est quelqu’un de bien, d’admiré et d’important. Qu’aurait-il à passer son temps avec une pauvre fée délurée comme moi ? Je pense à soupirer mais garde pourtant ce doux sourire qui était apparu. Ne rien laisser transparaître est la plus évidentes de solutions. Mais pas la plus simple. Foutus sentiments. Ils sont dévastateurs, comme un ouragan. Ils règnent en maître dans mon âme et je me sens faible face à l’appel du cœur. Mais il faut que je résiste. Alors je ferme les paupières un bref instant, l’espace d’une seconde, comme pour chasser les idées précédentes qui tentaient de m’envahir de mon esprit, faire le vide dans ma tête au plus vite. J’inspirais un bon coup et fit mine de bailler. Lorsque je rouvris les yeux, je découvris un Rayman plutôt jovial. Non, pas jovial, je dirais carrément euphorique. Il affichait un sourire franc et m’observait de ses grands yeux. Quelque peu déconcertée par cette si soudaine marque de bonne humeur, je lui demandais « Qu’est-ce qu’ il y a ? J’ai un truc entre les dents ? » Ce à quoi il s’empressa de répondre, prenant une voix à la fois amusée et incertaine : « Je viens de me souvenir d’une autre devinette, enfin, une blague, une devine-blague, on va dire. » C’était donc ça. Je commençais déjà à pouffer intérieurement. Rayman et ses fameuses blagues. Je me demandais toujours où il allait les chercher. Beaucoup ne comprenaient pas réellement son humour et même si j’admets qu’il m’était arrivé d’être moi-même dans l’incompréhension, je finissais toujours par sourire ou pouffer à ses vannes trop souvent débiles. C’était plus fort que moi, je ne pouvais pas m’en empêcher ; à la fois l’expression de son visage lorsqu’il les racontait, sa façon de les raconter et même le respect que j’éprouvais envers lui, tout était une bonne excuse pour rire. Je ne prononçai aucun mot, de ce fait, Ray dû prendre ceci comme accord et débuta : « Quelle est la différence entre le temps et un œuf ? » Vaincue d’avance, je fis semblant de réfléchir puis de donner ma langue au chat comme on dit. « Eh bien, le temps passe… mais l’œuf dur ! » ( ) Ah, sacré Rayman ! Comme à mon habitude, mon sourire s’élargit encore et je me mis à pouffer devant cette « devine-blague ». Rayman était vraiment quelqu’un de bien et j’avais entièrement confiance en lui. Je pouvais compter sur lui, j’en étais certaine. A chaque fois moment où la vie se peignait de tons grisonnants et où le noir envahissait mes pensées, il était toujours là pour me faire sourire, même involontairement. Un peu comme un rayon de soleil. Mais plus que ça, c’était mon rayon de soleil. Et le temps passait plus vite qu’ordinairement avec Rayman ! Nous étions en train de discuter depuis un bon moment quand je jetai un œil sur ma montre. Zut. J’allais encore réussir à être en retard pour l’ouverture du magasin d’antiquité si je ne bougeais pas un peu mon popotin féerique. Bon, c’est vrai qu’en tant que vendeuse dans ce magasin au chiffre d’affaire pas toujours mirobolant, que je vienne avec une ou deux heures de retard, vu le monde qui se pressait aux portes, ce n’était pas vraiment le problème, mais, j’aimais bien fureter à travers les divers articles lorsque j’étais seule, je m’imaginais l’histoire de chaque objet, même s’il s’agissait d’un simple vase ; ça forgeait mon imagination et ça me permettait de m’évader de temps à autres (trois jours sur sept pour être exacte). De plus, le décor semblable à une jungle me rappelait étrangement celle dans laquelle j’avais élu résidence dans le jeu, je m’y sentais bien. Autre avantage, l’hôtel se trouvait dans le même quartier que la boutique et donc, je n’avais qu’un petit bout de chemin à faire. Je me levais donc lentement, saisi ma veste et mon sac de la même main et je m’excusais auprès de Rayman de lui fausser compagnie si brutalement mais après tout, nous allions nous revoir un peu plus tard. « Je file à la boutique. A tout à l’heure ! » Conclus-je en me dirigeant à reculons vers la porte. Un dernier clin d’œil et je fus à l’extérieur. Je pris une profonde inspiration, agrippai mon sac d’une main ferme et avançais d’un pas nonchalant vers la boutique, pour commencer ma « journée » de travail, enfin, plutôt la seconde. En somme, voici un peu comment se déroule mon quotidien, ma routine quoi. Etes-vous maintenant prêts à entrer dans ma vie quitte à ne plus en ressortir ?

Derrière l'écran

▲ PRÉNOM, PSEUDO : Anna, alias _ohmagad ▲ ÂGE : 15 ans ▲ COMMENT T'ES TOMBÉ(E) SUR LE FORUM ? eh bien, on va dire que la vague de schizophrénie m'a finalement emportée, et j'ai voulu tenter le coup avec Betty ▲ PRÉSENCE : 7/7 ▲ PI OU SCENARIO ? le scénario de vanemanounette *-* ▲ UN TRUC A RAJOUTER ? je vous aime tous, pour toujours